


Personnage-clef des légendes bretonnes, l'Ankou fait partie de notre patrimoine symbolique.
Dans la tradition orale et les contes bretons, l'Ankou, c'est l'ouvrier de la mort, son serviteur, le dernier mort de l'année de la paroisse qui, l'année suivante, est chargé de venir chercher ceux qui succombent pour les emporter dans le royaume des morts. L'Ankou peut être effrayant, mais aussi prévenir celui qui va mourir que sa fin est proche afin qu'il mette en ordre ses affaires.
Ses représentations (illustrations, sculptures) sont diverses : il s'agit souvent d'un squelette drapé d'un linceul ou d'un homme long et maigre au visage masqué par un grand chapeau. L'Ankou tient une faux à la main dont le tranchant est tourné en dehors. L'Ankou circule la nuit debout sur une charrette déglinguée et bruyante pour transporter ceux qu'elle vient prendre… Entendre le grincement de ses essieux la nuit indique qu'un décès est proche.
Si dans la tradition bretonne, l'Ankou est du côté de la mort, les "nouveaux passeurs", professionnels de santé et de soins palliatifs (médecins, psychologues, soignants, bénévoles d'accompagnement) sont délibérément du côté de la vie qu'ils accompagnent jusqu'à son terme.
Plusieurs auteurs bretons ont écrit sur la question des représentations spécifiques de la mort et du deuil en Bretagne.
Voici une sélection d'ouvrages de référence pour explorer le sujet :
Anatole Le Braz (1859 -1926), auteur (entre autres) de La légende de la mort en Basse-Bretagne (1893) et La légende de la mort chez les Bretons armoricains (1902), réédition augmentée de l'ouuvrage de 1893.
Daniel Giraudon, auteur de Sur les chemins de l'Ankou. Croyances et légendes de la mort en Bretagne (2012), éditions Yoran Embanner.
Bernard Rio, auteur de Voyage dans l'au-delà : les Bretons et la mort (2013), éditions Ouest France.